mardi 8 novembre 2016

Mardi o8 Novembre 2016 - Trop plein..

.. Un trop plein de choses à dire, d'envie de parler. De ce besoin. Ce soir j'ai ce besoin d'écrire. Mais je ne sais même pas si je vais avoir le temps, ou de quel sujet parler. D'ailleurs je devrais plutôt regarder mon bébé dormir, ou faire du tri dans mon téléphone. Essayer de dormir même, ou encore répondre à ma Perle, vous savez cette fille avec qui je suis honnête à 100%, celle qui me comprend, en tous points. Mais je risquerais de l'inonder de choses inutiles.. 

En ce moment ma tête bouillonne d'envie d'articles sur différents sujets. J'ai tellement de choses à écrire, a raconter. Non pas que ma vie soit passionnante mais ici c'est - et ça a toujours été - mon déversoir. Parce qu'ici je peux raconter tout ce que je veux, comme je le veux. Cette barrière qu'est Internet, qu'est  le virtuel aide tellement. Avant mon déversoir c'était aussi Instagram. Aujourd'hui je ne me le permets plus, tout à tellement changé là bas. 

Partis tous les sujets dont j'aimerai vous parler, je vais trancher et rester en accord avec la date du jour ; mon boulot. Mon métier. #soignesettaistoi. 
Je suis auxiliaire de puériculture -en crèche- et pour celles qui me suivent depuis longtemps vous savez que j'ai été en arrêt à plusieurs reprises lors de mon dernier poste. La raison majeure de mes arrêts a été la PMA. Faut être honnête, les traitements, les enchaînements, ont fait que physiquement c'était dur. Mais moralement ça l'était d'avantage. J'ai même fait deux burn out en cinq ans de carrière. Oui cinq ans. Deux burn out. Le premier j'étais tout simplement trop fragile pour travailler avec des vipères. Mais le deuxième c'était l'accumulation. En dehors du fait d'entendre chaque jour des parents se plaindre de leur enfant pour un "pet de travers" alors que toi, tu mets tout en œuvre pour arriver à entendre un bébé pleurer, mais le tiens cette fois, pas ceux des autres. Il y avait en jeu mes conditions de travail. NOS conditions de travail. Parce que sachez, mesdames et messieurs, les infirmiers, médecins, aide soignants, ASH,... que nous auxiliaires nous sommes à l'hôpital mais nous sommes aussi en crèche. Et qu'en crèches, nous subissons depuis des années, ce que vous subissez aussi. Alors non, il ne s'agit pas d'un concours de qui en souffre le plus. Je tiens juste à faire entendre, que nous aussi, on galère au quotidien. Et que, croyez le ou on, c'est tout aussi difficile, comparable, et invivable qu'en milieu hospitalier. 
S'occuper de 18 enfants seule, c'est aussi difficile qu'avoir dix minutes maxi pour la toilette d'un patient. Parce que seule nous avons aussi 6 bébés à faire manger dans la demi heure (biberon comprit), nous avons 12 grands à changer dans le même temps. Les repas dure une demie heure. Nos collègues absentent ne sont pas remplacées non plus. Et vous savez quoi ? Nous n'avons même pas le droit d'appeler la directrice avant 9h30. Oui oui. Alors on cherche des solutions, on appelle les filles en congés, les filles à mi temps. Pas d'intérimaire, oh non, c'est bien trop cher. Et on fait des heures supplémentaires. Bah oui. Normal. De toute façon on va pas laisser sa collègue seule avec deux groupes jusqu'à la fermeture. Ah oui, on a pas le droit. 
Sans parler du nombre de fois où, avec une gastro, je sus venue ouvrir la crèche pour ne pas laisser seule ma collègue, oh parce que j'avais été la seule à avoir la clé, et que je me faisais reprocher d'être venue par la direction parce que "quand on est malade on reste chez soi", ou bien parce qu'après 2h30 de travail à vomir, je demandais à rentrer chez moi. 
Il y a aussi une question d'effectif ; combien de fois on se retrouve à remplir la crèche pour avoir plus d'aide de la CAF alors que nous on en peut plus. Combien de fois on s'est retrouvés à trouver des solutions parce qu'on avait lus d'enfants que de lits, alors que nous sommes censées respecter la pédagogie LOCZY (qui consiste -entre autre- à fournir à l'enfant des repères, comme le dormir toujours dans le même lit). Et les bureaux qui nous augmentent un peu mis chaque années le nombre d'enfants à charge. 1 pour 9... 1 POUR 9. Vous vous rendez compte ? 9 enfants de moins de trois ans à prendre en charge seule ? Quand en plus ils sont en inter âge. C'est à dire, tous ensemble dans la même puce qu'ils aient 2 mois ou trois ans. Dans ces cas là, une collègue gère les bébés, une les moyens, une le grands. Sur le papier c'est beau hein ? Et pourtant les bébés se retrouvent à 6, les moyens à 4, les grands à 8 ou 9. Et sur la pédagogie à laquelle on se rattache, on ne devrait pas s'occuper des enfants qui ne sont pas dans son groupe. Vous imaginez ? On se retrouvait seule à gérer six bébés qui devaient prendre le biberon à la même heure ? Et comment on dépecé un bébé de trois ou quatre mois qui boit un' biberon ? Les repas simultanés étant interdits ? 
Mon quotidien était rempli de ce genre de choses, de remplissage a blocs des sections, des collègues absentes non remplacées, des solutions à trouver quotidiennement,... mais surtout de travail à la chaîne. 9 couches, 20 Minutes max. faites le calcul. Combien de temps pour chaque enfant ? Et le repas, six bébés, moins d'une heure. 
Faut dire que nos horaires étaient mal foutu.. la première pause de 12h30 à 13h pour celle qui gère les bébés (et encore quand il n'y avait pas réunion sinon c'était de midi à la demi). À 12h30 donc, les bébés doivent avoir tous dormi, tous mangés, et doivent tous être changés. Souvent ils se réveillent à la chaîne entre 11h et 12h. Et donc on enchaine aussi ; lever, couche, repas. Lever, couche, repas. Imaginez. Et ça quand on doit pas en lever deux d'un coup. 
L'autre collègue enchaîne sa pause au retour de la première : de 13h à 15h. Déjà si on part sur la base : pas de temps de relève de prévu. Pareil au retour de pause puisque l'autre fini sa journée. Donc là c'est au bon vouloir des équipes et de chacun es pour prendre sur son temps perso, parce qu'une relève c'est important. C'est ESSENTIEL. Et ça prend plus de cinq minutes. Sans compter l'éventuel coucher ou lever de dernière minute. Bref, a 13h la deuxième qui s'occupe des grands devaient avoir changes et endormis tout son groupe dans la demi heure de pause de l'autre. Imaginez encore. Et celle à mi temps qui s'occupait des moyens est partie entre 12h et 13h au mieux. Alors oui, il y a des regroupements de sections, mais pour la surveillance pas pour faire manger Intel ou Intel de l'autre groupe. Surtout pas. Hors projet. Et pour finir le soir, les fins de contrat des enfants étaient à 18h30. Sauf que c'est aussi censé être notre fin de journée à cette heure là. Donc on fait quoi ? On range pas ? On ne nettoie pas ? On met l'enfant dans le sas habillé ? On ne raconte pas sa journée au parent ? 
Et bien sûr, chaque jour, nous devions être souriantes, disponible, a l'écoute des enfants et leurs parents. Jusqu'au jour où, j'ai craqué. En plein milieu de ma section, j'ai pleuré. Pleuré devant des parents qui venaient déposer leur bébé alors que j'en avais déjà six en charge et que depuis 7h30 nous essayions de trouver une solution à ma collègue absente dont on accueillait les enfants qu'on ne connaissaient pas. Et ce jour là j'ai dis stop. Je me suis arrêtée. 
Voilà une partie de ce que je vivais au quotidien. Nous ne portons pas la blouse mais nous subissons aussi. Et c'est dur. Alors j'admire, et je remercie, mes collègues qui ont tenues bon, et qui le font encore. Qui ne s'absentent jamais. Merci à vous, merci d'avoir supporté, et remplacé les miennes. Merci d'avoir apportes aux parents ce que je ne pouvais plus leur offrir. Merci à vous. Et même si beaucoup oublient, et que personne ne nous entend, moi je vous entend, moi je pense à vous.
'Nous sommes tous des Blouses Blanches même en Crèche, ne l'oublions pas. #lesAPdanslememepanier 

Les prochains articles seront plus centres maternité, mais celui ci me tenait à cœur. Une fois de plus je ne demande pas un concours de ce que les soignants vivent en milieu hospitalier et nous en crèche. D'ailleurs je participe à cette grève, et je me place dans les deux camps. Parce qu'il' n'y a pas de camps. Ce n'est pas parce que nous travaillons dans le social que nous devons être oubliés. TOUS. TOUS ceux qui s'occupent des humains de manière générale. Pour s'occuper de l'homme, il nous faut pouvoir se sentir homme et non machine.

jeudi 6 octobre 2016

Jeudi 6 Octobre - Ça faisait longtemps..

... Longtemps que je n'avais rien écrit ici. C'est pas l'envie qui m'a manqué mais le temps -majoritairement- et le fait que l'application "Blogger" soit introuvable pendant des mois. Jusqu'a ce que j'ai un éclair intelligent qui passe pour trouver comment le récupérer. On s'en fou, je sais. Mais écrire un texte via un ordinateur avec un bébé-bras c'était pas vraiment possible. Écrire sur un téléphone pendant une sieste au sein, ça c'est possible. Enfin bref, me revoili, me revoilà, un an plus tard. 

Que s'est il dont passé pendant tout ce temps ? 
J'ai -evidemment- terminé ma grossesse. Vous vous en doutez. Tant bien que mal, je serais arrivée au bout, ou presque. 39+6 pour être exacte. Histoire de pas passer les 40, juste pour dire de. Il se trouve que bébé avait déjà son caractère ! J'étais partie pour vous dire que le résumé de fin de grossesse arriverait plus tard, puis finalement je l'ai écrit donc voilà : J'ai failli accoucher à six mois, comme ça du, d'un coup, des contractions (non douloureuses) se sont pointées un soir, toutes les deux trois Minutes pendant plus d'une heure, puis un peu moins, mais on a quand même fait un tour à la maternité, et on a bien fait. Un peu plus et j'accouchais dans mon nouveau salon, au milieu des cartons. Bon ok, j'en rajoute. Col ouvert en "entonnoir" (c'est mignon non ?), prise en charge à temps, médicaments à gogo, et repos forcé, pas bouger. Et là ta grossesse passe en MAP. Menace d'Accouchement Prématuré. Et là, alors là, t'as droit à tout ; le médecin qui te dit "surtout n'accouchez pas !", le lendemain celui qui te dit "oh de toute façon même si vous accouchez aujourd'hui c'est pas grave, la médecine est efficace", puis la sage femme a docmicile qui te dis "si vous êtes encore là la semaine prochaine CHAMPAGNE. Et l'autre la semaine suivante "vous irez jusqu'au déclenchement apres terme". Mettez vous d'accord. Et finalement le repos y a que ça de vrai, c'est efficace, t'oses plus aller faire pipi, le popo n'en parlons pas. T'as peur d'éternuer, de te moucher, de tousser. On sait jamais. Et puis un jour la sage femme t'autorise à sortir de nouveau, parce que t'as passé les 36 semaines, soit 10 semaines depuis "la menace". Et apres ça tu fais tout, mais à part des malaises parce que t'as passé deux mois au lit rien ne se passe ! -esprit de contradiction bonjour-
Dernier rdv de suivi sage femme à domicile, voilà que le cœur fait des siennes. Un bon gros ralentissement quand tu commences à souffler et à te détendre dans ta grossesse (la dernière fois c'était juste avant la map). Alors c'est reparti pour un tour : contrôle 1 bon. Contrôle 2 : très mauvais. Hospitalisation. Rebelotte. Mais en service maternité cette fois. Et ben là tu pleures, parce que t'entends les bébés des autres pleurer mais que toi le tien, il va pas forcément bien, et que t'en sais rien.. et puis t'es fatiguée, et on contrôle encore et encore, la sage femme oublié meme le monitoring et tu l'as jusqu'à trois heures du matin -sachant que le suivant est à 6h- tu pleures, encore et encore. Et puis tu rentres chez toi, et cette fois, t'auras la sage femme deux fois par semaine au lieu d'une. Mais croyez moi que le rythme cardiaque qui vascille c'est beaucoup plus stressant qu'une MAP. Parce que là tu sais pas ce qui se passe, du tout. Tu t'arrêtes de respirer dès que Bébé arrête de bouger. Et puis un jour tu te lèves avec des douleurs pas comme les autres, tu patientes, tu fais du ballon. Tu préviens ta sage femme lors du contrôle mais plus rien lors du monito. Mais elle te dit qu'à la description le départ à la mater sera pour ce soir. Mais t'y crois plus trop. Tu patientes, les contractions douloureuses reviennent. Tu supportes, tu dis rien, tu te balades trois heures sans rien dire -au bout d'un moment cheri remarque (faut dire que je m'arrête toutes les trois Minutes) - et puis tu préviens ta meilleure amie, la soirée s'enchaîne, se calme, tu fais un bon gros repas. Et vers 22h t'en peux plus, c'est insupportable. On t'emmène à la mater, ton mari arrive "ma femme va accoucher !" Et une sage femme lui répond "ça m'étonnerait elle sourit encore" (et elle avait raison). Il s'écoule encore pas mal d'heures (17 pour être exacte), horrible, atroce. Un accouchement difficile. Mais bon, bref voilà, c'est fait Elle est là. ELLE. Mon bébé, mon Eleanor est enfin avec Nous, et Elle va bien. 26 Janvier15h30. ❤️

Et depuis huit mois, tout s'enchaîne, j'ai pas un bébé comme les autres. Un jour une amie m'a dit "t'avais besoin d'un bébé qui te fais vivre quelque chose d'intense. D'une histoire pas comme les autres comme ton passé, à la hauteur de tes émotions". Et elle avait raison. C'était pas facile -surtout au début- et puis ok s'y fait, le plus dur ce sont les autres finalement. Je dis pas que je les écoute, mais les remarques fusent, les justificatifs aussi, et ça, ça dure depuis huit mois, personne nte crois, personne t'écoute, personne te comprend. Enfin si, heureusement, j'ai trouvé quelques perles rares. Et Une m'aura particulièrement sauvée. Et avec mes petites perles j'aurai réussi à me construire et à comprendre petit à petit, ce bébé si différent. Aujourd'hui j'entends surtout des "le prend pas mal mais je m'inquiétais", des personnes dont j'avais entière confiance qui en fait ne me croyait pas, et ne le font toujours pas. Décevant. Tant pis. Je sais que j'ai fais les bons choix, et que c'est toujours le cas. 
Je vous raconterai tout ça, promis. Mais là, elle se reveille, cette petite merveille qui me comble de bonheur depuis huit mois. Alors je reviendrais plus tard, bientôt. J'espère. 

Ds bisous, 
Anne 


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